Y a des soirs comme ça, je ne devrais pas rester connectée sur Skype alors que S y est connecté lui aussi. Je ne devrais pas répondre à ses gentils messages, retourner me coincer dans ces spirale infecte et douloureuse. Cette spirale qui me parait pourtant si douce et protectrice. Je m'y cache. M'y épanouis, et y grandis. J'apprends à différencier le bien et le mal certains jours, certaines fois et ce dépendant des discussions que nous avons. Mais cette fois-ci, ça m'a piqué le coeur. Ca m'a presque empêché de respirer. Je ne saurais pas comment l'expliquer, alors je vais simplement copier coller ce qui s'est dit. Mon coeur est à vous, ouvert. Libre à vous d'y entrer un peu, pour constater les dégats. Ou pas.

 

Voilà, Noël est passé, mon anniversaire aussi. J'ai donc eu 23 ans. Génial hein ? Niveau cadeau, le classique. Un parfum, des chocolats,quelques chèques, et une gastro.  Mon homme m'a offert deux places pour Muse au Stade de France, c'est pas la classe ça ? Ah et du maquillage aussi, aucun commentaire là dessus,ça vaut mieux ! Je ne souhaite à personne de fêter son anniversaire le jour de Noël, c'est frustrant.  Mon moral est plutôt bon malgré la nuit que j'ai passé aux toilettes, je vous épargne les détails, c'est mieux pour tout le monde. Reste une question qui reste sans réponse : Tu fais quoi au nouvel an ? RIIIIEEEEN, AU SECOUUUUURS. Je sens que je vais geeker toute la soirée, à poster sur Twitter dès 23h que je suis pompette, même si c'est pas vrai. Juste pour faire genre ma vie est fantastique. Bon, il se peut que je sois pompette quand même, j'ai acheté du blanc, ça promet quand même un petit truc sympa. C'est quand même blasant, un nouvel an avec son mec.  Pour ceux qui se demandent, je suis en vacances forcées actuellement. Ouais, je suis pionne. C'est mignon, hein ? Faire des études pour atterrir dans un collège à gronder les morveux. C'est provisoire, hein, évidemment.
J'aimerais bien rencontrer quelqu'un de nouveau. Lui raconter ma vie en partant de zéro, dire quelque chose qu'il ignore, mentir peut-être un peu aussi. 
J'ai reçu un nouveau message de S vers 4h du matin. "Au fait, j'ai retrouvé ton foulard vert". Je peux donc arrêter de chercher, je l'ai laissé chez lui la dernière fois. J'ai fait ma coquine, j'ai répondu "Il ne fallait pas l'envoyer à l'autre bout de la pièce". Je vous épargne sa réponse, c'est plus cochon que coquin. Mais ça m'a fait sourire sur mes chiottes. Ca s'entend pas, mais là, je soupire. Vos plans pour le nouvel an ? Faites moi rêver.

 

J'écoute de la musique classique en fumant une cigarette, un verre de blanc posé sur la table basse devant moi.  Je suis ce genre de filles là en ce moment. J'ai eu un repas avec ma famille ce midi, jusqu'à 17h. J'ai pas mangé grand chose et l'homme non plus, Noël, ça me déprime. (Peut-être aussi parce qu'on a bouffé du pâté de foie, du fromage et du gâteau, et puis c'est tout). J'ai eu des livres, et un pot de miel. La grande joie. En rentrant, j'ai été à la boite aux lettres, j'avais oublié d'y aller depuis genre.. Jeudi. Du coup j'ai eu la surprise d'y trouver un colis. A nos deux noms, mon homme et moi. Ca venait de sa famille, loin d'ici. Du coup on a tout déballé comme des gosses. Il a eu un gilet et moi un pull. Mais un pull tout doux, rouge, avec un col bizarre et des manches amples mais serrées aux poignets. Je saurais pas vraiment expliquer, il est juste beau, et chaud. Ca vient pas de n'importe où voyez. Bref, j'écoute du Beethoven, ça me prend parfois, comme ça d'un coup. La musique, c'est quelque chose de sacré pour moi. Je ne vis pas sans. Je ne m'endors pas sans. Je ne sors pas sans mon iPod dans la poche, volume à fond. Ce soir, on bouffe McDo. Pauvres de nous. Demain, c'est repas avec papa-maman et l'homme. Foie gras, dinde, buche, CLASSIQUE. Y a peut-être que ça qui me réjouit vraiment dans Noël en fait. La bouffe. J'ai déjà eu mon cadeau, un nouveau lit, du coup, sauf si surprise, je n'aurais rien à ouvrir demain. Je reviens bientôt, peut-être oui. Je vous embrasse, en attendant.

Je déteste la solitude, et donc, le célibat. C'est quelque chose, croyez moi. Aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais été célibataire plus d'un mois depuis que j'ai à peu près 14 ans. Depuis mon premier mec, en gros, hein.  Je ne suis pas forcément LA jolie fille. Vraiment pas. Je veux dire, je ne suis pas le genre de filles sur qui on s'arrête forcément, je suis plutôt la copine de celle-ci. C'est pas facile. Du coup, je me suis dit que j'emmerdais tous les codes dits de la norme, je vis pour moi. Je suis nulle pour me maquiller, genre vraiment. Y a que l'eyeliner qui se laisse tenter, et du blush. Je ne sais même pas me foutre du rouge à lèvres correctement. C'est dramatique. Du coup je mise tout sur ma gentillesse légendaire, mon humour à trois francs six sous, et mon sourire quasi ultra bright malgré la clope (Mr le dentiste, je te salue bien bas!). Du coup.. Je me débrouille. Là, je suis en couple depuis quatre ans, suis en ménage avec lui. Mais en vérité, j'ai un amant. Faites pas les gros yeux, j'explique. Pour imager, j'ai rencontré V, je l'ai aimé immédiatement, c'est avec lui que je m'endors et me réveille depuis quatre ans donc. Et puis j'ai rencontré S, et je suis tombée amoureuse. Non, aimer et être amoureux c'est différent. Besoin d'aide ? Aloooors... Aimer, c'est envisager beaucoup de choses. Être amoureux, au bout d'un moment ça fait mal à la gueule.  Merde, je pensais que c'était plus facile que ça de parler de ma vie, mais j'avais peut-être un peu trop d'ambition. D'ailleurs rien que de parler de S là, tout de suite, j'ai une envie folle d'adolescente attardée de puis laisser un message sur Skype. Un truc qu'il ne lirait qu'en se réveillant, et qui dirait quelque chose du genre : TU ME MANQUEEEEEEES. Mais, quand je relève la tête, je vois V qui tapote sur son clavier, qui fume une cigarette, et qui me sourit. Il me sourit parce que je souris toujours quand je le vois. Lancez moi des cailloux.
 

PS : Bien sûr, aucun des deux n'a un prénom qui commence par S ou V, j'ai dit que c'était une image. Mais souvenez-vous en, je risque d'en reparler.