Samedi 2 mars 2013 à 1:59

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 Et crois-moi, j'ai essayé.

Vendredi 1er mars 2013 à 1:26

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Je ne crois pas que S et moi avons été réellement amis avant d'être plus intimes dans notre relation. Si on peut appeler ça une relation, d'ailleurs. Je ne lui racontais pas tout de moi, disons simplement l'essentiel, et lui en faisait tout simplement autant, qu'on soit quitte en quelque sorte. On avait un petit jeu, mis en place très rapidement après la rentrée. Il me disait quelque chose, et je devais dire s'il m'avait bien cernée. Exemple ? Il me disait "Tu aimes le vert", et je disais si oui ou non, j'aimais le vert. Un jour il a dit "tu m'aimes bien". Ca m'avait fait sourire, et mon silence l'avait donc fait sourire lui aussi. Arrivé donc au mois de février, on se rejoignait à la sortie du métro pour prendre le bus direction notre lycée. Souvent, je finissais ma nuit contre son épaule, et lui, il mangeait des clémentines, ou des pommes.  On avait une ardoise commune au petit bistro-brasserie du coin où l'on déjeunait quasiment tous les midis tenu par Guillaume, un chic type qui me manque beaucoup. Il passait son bras sur mes épaules, me volait mes cigarettes de la bouche, buvait dans ma bouteille d'eau, rajustait mes cheveux au dessus de mes oreilles, ou mon écharpe quand ça ne lui convenait pas. C'est une écharpe qui nous a fait nous embrassé. J'aime bien la blamer, cette écharpe. Il tenait les extrémités dans ses longues mains et tirait légèrement dessus pour que je m'approche. Il a dit à mi voix "Tu vas m'embrasser". J'ai fait non de la tête, les joues devenant légèrement roses. J'ai dit "Tu vas m'embrasser", et il l'a fait. Ca peut paraitre idiot, léger, enfantin, ridicule, mais ça m'a évité de me sentir coupable pendant qu'il m'embrassait. Il tenait toujours les extrémités de mon écharpe, j'avais moi gardé mes mains dans les poches de mon manteau. Les autres de la classe nous regardait en chuchotant. Aucun ne savait que j'avais déjà quelqu'un dans ma vie, ou lui quelqu'un dans la sienne, on se sentait légitime, en temps que couple. On n'avait peur de rien, on était loin de chez nous, personne n'irait raconter ça. Plus tard Laura, qui était dans notre classe, m'a dit quelque chose que je n'oublierais jamais. J'avais trouvé ça particulièrement dur à entendre la toute première fois, mais finalement aujourd'hui ça me fait sourire. "Il pourrait choisir quelqu'un à sa hauteur, quand même". Je vous l'ai dit, je ne suis pas une jolie fille, pas vraiment. Je suis légèrement enveloppée, des yeux marrons, des cheveux foncés, un visage quelconque, je me rongeais les ongles, et j'ai quelques cicatrices de varicelle sur le visage. Mais que veux-tu, Laura, c'est moi qu'il a embrassée cette après midi de Février. Le soir de ce même jour, on a pris le même bus que le matin pour retrouver le métro, excepté que cette fois-ci, il m'a suivi jusqu'à chez moi, est monté dans mon appartement, a fumé une cigarette à ma fenêtre, et a dormi dans mes draps, a arraché un bout de mon coeur.

Jeudi 21 février 2013 à 0:01

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Je ne suis pas vraiment d'humeur pour écrire, j'ai peur d'en dire trop, d'être trop franche, qu'on ne me croit pas, ou au contraire, qu'on me croit vraiment. Oui je sais, c'est pas toujours facile de me lire. J'écoute du Coldplay un peu trop fort dans mon casque. Yellow, présentement. Au début je ne pensais pas que c'était une chanson d'amour. Attention, je parle très très bien anglais, ça n'a rien à voir, mais je crois que je ne voulais pas que c'en soit une, vous voyez ce que je veux dire ? Quand j'ai rencontré S à la rentrée 2008, nous entrions tous les deux dans notre BTS Edition (si si, ça existe) aux alentours de Paris. Je ne connaissais évidemment personne puisque pas du tout de la région parisienne ou proche banlieue, et lui non plus. Nous étions 28 élèves, et il y avait 6 garçons. Je venais tout juste de rencontrer V durant les vacances d'été, alors forcément, j'avais les papillons dans le ventre, le coeur qui déborde d'amour, des paillettes dans les yeux. C'est prétentieux à dire, mais je rayonnais littéralement. J'avais 8kgs de moins qu'aujourd'hui, ça aide aussi probablement. On est rapidement devenu binome S et moi, on avait trouvé le même patron pour notre alternance, du coup ça nous a donné un sacré coup de pouce pour apprendre à se connaitre. Un midi d'Octobre, je fumais ma cigarette à la sortie du Lycée et lui mangeait son sandwich, seul, quelques mètres plus loin, ses écouteurs sur les oreilles. J'ai écrasé ma cigarette, fait quelques pas vers lui et j'ai pris un de ses écouteurs. Je voulais savoir ce qu'il écoutait, quel genre de mec il était. Coldplay, Yellow. J'ai toujours aimé cette chanson, mais je dois avouer que depuis ce moment là d'Octobre 2008, j'ai un peu plus de difficulté à l'écouter entièrement. V était resté dans notre ville natale, j'étais proche de Paris, j'ai découvert les Starbucks, les bars où un coca coûte 10€, les taxis à toutes heures. La vie. Et j'ai découvert S. Il m'a embrassé en Février 2009 dans le couloir avant d'aller en classe, devant tout le monde. Je pourrais écrire un livre rien que sur ce baiser, si vous êtes patients, je reprendrais l'écrit de cette scène très importante de ma vie de femme prochainement. Si vous le voulez aussi, bien entendu.

Dimanche 10 février 2013 à 23:26

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Vendredi soir j'ai surpris une conversation téléphonique à la terrasse d'un bar. Pas de quelqu'un que je connais, non, mais d'une chanteuse de groupe rockabilly/jazzy/blues. Le concert était terminé, l'amie avec qui j'étais(dont je vous ai parlé dans l'article du 18 Janvier) était partie pisser et j'étais donc seule à la terrasse du bar à fumer ma cigarette. Du moins je croyais être seule. J'ai entendu une voix douce, quelques mètres plus loin. Elle ne disait pas n'importe quoi, perchée sur ses hauts talons, serrée dans sa robe noire. Non. Elle faisait une déclaration d'amour comme jamais je n'en ai entendu avant. Elle parlait avec un certain Olivier. Je le sais parce qu'à un moment elle a dit "Olivier, tu sais, moi on m'apprivoise avant de vraiment marcher à mes côtés". J'ai trouvé ça beau, alors malgré moi, j'ai tendu l'oreille davantage. "Je t'attendrais le temps qu'il faut, je veux que tu le sache".  Mon coeur s'est mis à battre un peu fort, j'avais l'impression de rentrer dans leur histoire. "J'ai des sentiments très forts pour toi, je sais que nous sommes loin, là, tout de suite, mais pourtant tu es avec moi, je suis avec toi". Mon coeur a cogné encore plus fort, je ne rentrais plus dans leur histoire mais dans son propre coeur à elle, ma chanteuse de blues. "Je n'ai chanté que pour toi ce soir, comme tous les autres soirs". Elle s'est mise à pleurer, après. Dignement, presque silencieusement, mais je la voyais fouiller dans les poches de son manteau pour chercher ses kleenex. Mon amie est revenue, j'ai cessé d'écouter ce que la demoiselle à la robe noire disait. Elle a raccroché, s'est approchée de nous pour nous demander du feu. Elle a finalement pris place sur une chaise à côté de nous, et nous demandait l'air de rien si le concert nous avait plu. Elle avait un peu de mascara sous les yeux et les yeux gorgés de larmes. Mais elle restait digne, et fière, et incroyablement belle. Une fois sa cigarette terminée, elle a pris le chemin du bar. On la regardé s'éloigner et on a regardé ses longues jambes. Je me suis mise à sourire. De ses talons jusqu'aux cuisses, courant sous sa robe, il y avait un trait noir. Vous savez, ce trait noir sur les collants chics des pin up des années 40. J'ai regardé mon amie, elle souriait elle aussi. J'ai eu envie d'appeler S, de lui raconter tout ça, mais je me suis demandée à quoi ça servirait. Il avait peut-être déjà un peu mon coeur, pourquoi lui offrir celui d'une inconnue.

Lundi 21 janvier 2013 à 0:30

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Aujourd'hui, j'avais les bras de S autour de mes épaules. Et je me sentais bien.

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