Dimanche 10 février 2013 à 23:26

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Vendredi soir j'ai surpris une conversation téléphonique à la terrasse d'un bar. Pas de quelqu'un que je connais, non, mais d'une chanteuse de groupe rockabilly/jazzy/blues. Le concert était terminé, l'amie avec qui j'étais(dont je vous ai parlé dans l'article du 18 Janvier) était partie pisser et j'étais donc seule à la terrasse du bar à fumer ma cigarette. Du moins je croyais être seule. J'ai entendu une voix douce, quelques mètres plus loin. Elle ne disait pas n'importe quoi, perchée sur ses hauts talons, serrée dans sa robe noire. Non. Elle faisait une déclaration d'amour comme jamais je n'en ai entendu avant. Elle parlait avec un certain Olivier. Je le sais parce qu'à un moment elle a dit "Olivier, tu sais, moi on m'apprivoise avant de vraiment marcher à mes côtés". J'ai trouvé ça beau, alors malgré moi, j'ai tendu l'oreille davantage. "Je t'attendrais le temps qu'il faut, je veux que tu le sache".  Mon coeur s'est mis à battre un peu fort, j'avais l'impression de rentrer dans leur histoire. "J'ai des sentiments très forts pour toi, je sais que nous sommes loin, là, tout de suite, mais pourtant tu es avec moi, je suis avec toi". Mon coeur a cogné encore plus fort, je ne rentrais plus dans leur histoire mais dans son propre coeur à elle, ma chanteuse de blues. "Je n'ai chanté que pour toi ce soir, comme tous les autres soirs". Elle s'est mise à pleurer, après. Dignement, presque silencieusement, mais je la voyais fouiller dans les poches de son manteau pour chercher ses kleenex. Mon amie est revenue, j'ai cessé d'écouter ce que la demoiselle à la robe noire disait. Elle a raccroché, s'est approchée de nous pour nous demander du feu. Elle a finalement pris place sur une chaise à côté de nous, et nous demandait l'air de rien si le concert nous avait plu. Elle avait un peu de mascara sous les yeux et les yeux gorgés de larmes. Mais elle restait digne, et fière, et incroyablement belle. Une fois sa cigarette terminée, elle a pris le chemin du bar. On la regardé s'éloigner et on a regardé ses longues jambes. Je me suis mise à sourire. De ses talons jusqu'aux cuisses, courant sous sa robe, il y avait un trait noir. Vous savez, ce trait noir sur les collants chics des pin up des années 40. J'ai regardé mon amie, elle souriait elle aussi. J'ai eu envie d'appeler S, de lui raconter tout ça, mais je me suis demandée à quoi ça servirait. Il avait peut-être déjà un peu mon coeur, pourquoi lui offrir celui d'une inconnue.

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